Vous habitez Metz ou vous y êtes déjà passé le soir ? Alors vous avez forcément entendu ce phénomène étrange : tous les soirs, pile à 21h50, une cloche de la cathédrale Saint-Étienne se met à sonner frénétiquement pendant cinq bonnes minutes. Et franchement, la première fois qu’on entend ça, on se dit qu’il y a un bug quelque part ! 😅
Un horaire digne de la SNCF (21h50, vraiment ?), un son en sol dièse complètement différent des autres sonneries… Il y a de quoi se poser des questions ! Et bien figurez-vous que derrière cette tradition apparemment farfelue se cache une histoire fascinante, mêlant romance tragique et pragmatisme du XIXe siècle.
🔔 Mademoiselle de Turmel : la cloche qui a du caractère
Cette cloche rebelle qui refuse de respecter les horaires "normaux" a un nom : Mademoiselle de Turmel. Et comme toute bonne histoire insolite qui se respecte, celle-ci nous propose deux versions des faits. Parce que bon, pourquoi faire simple quand on peut faire mystérieux ?
💔 Version romantique : l’amour tragique d’Anne de Turmel
La légende raconte l’histoire d’Anne de Turmel, fille de Joseph de Turmel, maire de Metz au XIXe siècle. Cette jeune femme était fiancée à Jean Régnault, un bourgeois de la ville. Un soir, vers 22h, elle l’attendait quand elle entendit un cri qui lui glaça le sang.
Le lendemain matin, verdict terrible : son fiancé avait été agressé et tué par quatre brigands. Pour éviter que d’autres drames nocturnes ne se reproduisent, son père décida d’instaurer un couvre-feu à 22h. Une cloche fut spécialement fondue pour sonner un peu avant l’heure fatidique et prévenir les habitants.
Le détail qui donne des frissons : Anne aurait jeté sa bague de fiançailles dans le bronze liquide lors de la fonte de la cloche. Imaginez un peu, sa douleur résonne encore aujourd’hui dans les rues de Metz ! 💍
🏛️ Version pragmatique : la "retraite des bourgeois"
L’autre version est moins romantique mais tout aussi intéressante. La cloche aurait bien été donnée par Joseph de Turmel à la ville de Metz en 1816, mais elle avait déjà une vie avant ! Elle résidait à l’hospice Sainte-Catherine de Verdun depuis 1802 et s’appelait alors Marie-Jeanne.
Sa mission ? Sonner ce qu’on appelait joliment "la retraite des bourgeois" – comprenez le couvre-feu – pour inciter les Messins à rentrer chez eux avant la nuit. À l’époque, les rues étaient mal éclairées et la sécurité n’était pas vraiment au rendez-vous après le coucher du soleil.
🕘 Pourquoi 21h50 exactement ?
Vous vous demandez sûrement pourquoi ce timing si précis ? Et bien, c’est tout simplement pour donner aux habitants 10 minutes pour rentrer chez eux avant le couvre-feu officiel de 22h ! Un petit quart d’heure de grâce en quelque sorte, parce qu’on n’est pas des sauvages non plus. 😉
📢 Une tradition qui perdure
Ce qui est formidable, c’est que cette tradition a traversé les siècles ! Alors que nos villes modernes sont illuminées comme des sapins de Noël et que la sécurité urbaine a (heureusement) bien évolué, Mademoiselle de Turmel continue fidèlement sa mission quotidienne.
Chez BuzzDuSiecle.com, on adore ce genre d’histoires qui donnent une âme aux villes ! Imaginez : chaque soir, les Messins entendent résonner un petit bout d’histoire du XIXe siècle. C’est un voyage dans le temps gratuit et quotidien !
💡 Le saviez-vous ?
Petite info bonus : cette sonnerie est tout à fait légale ! En France, les horaires des cloches sont fixés par arrêté municipal, et tant que ça ne dépasse pas les seuils de nuisances sonores, nos amies de bronze peuvent continuer leur concert. Heureusement pour Mademoiselle de Turmel, qui risquerait sinon de se retrouver au chômage technique ! 🎵
Alors la prochaine fois que vous passerez par Metz un soir, tendez l’oreille à 21h50. Vous entendrez peut-être l’écho de cette histoire d’amour tragique… ou simplement le rappel pragmatique qu’il est temps de rentrer à la maison. Dans les deux cas, vous aurez droit à un petit moment magique, courtoisie du patrimoine français et de ses traditions délicieusement insolites !