Oyez, oyez, braves gens ! Une nouvelle loi révolutionnaire vient d’être promulguée dans la Nièvre : il est désormais formellement interdit de tomber malade ! Non, vous ne rêvez pas, c’est bien ce que stipule l’arrêté municipal pris par une vingtaine de communes de ce charmant département rural.
Des maires au bout du rouleau (de sparadrap)
Imaginez la scène : vous vous réveillez un beau matin avec un rhume carabiné, prêt à aller voir votre médecin. Mais patatras ! Vous vous rappelez soudain que vous risquez une amende pour non-respect de l’arrêté municipal. Que faire ? Éternuer en cachette ? Se déguiser en bien-portant ?
C’est le dilemme auquel sont confrontés les habitants de la Nièvre depuis que leurs maires ont décidé de jouer les apprentis sorciers de la santé publique. Mais ne vous y trompez pas, chers lecteurs de BuzzDuSiecle.com, derrière cette mesure loufoque se cache une réalité bien moins drôle.
Un désert médical pas vraiment oasis de bien-être
La Nièvre, c’est un peu le Sahara de la médecine française. Avec seulement 68 médecins pour 100 000 habitants (contre 121 en moyenne nationale), autant dire qu’il est plus facile de trouver une aiguille dans une botte de foin que de décrocher un rendez-vous chez le toubib.
Tenez-vous bien : il n’y a même pas un seul dermatologue dans tout le département ! Alors si vous avez un bouton suspect, il va falloir faire preuve de patience… ou investir dans une loupe et un manuel de dermatologie.
Les urgences en mode "portes closes"
Mais le pompon, c’est l’état des urgences. À Decize, charmante bourgade de 5600 âmes, le service a été fermé ou en mode dégradé 24 fois depuis mars. Autant dire que si vous avez le malheur de vous casser la jambe un jour de fermeture, il va falloir faire preuve d’imagination. Peut-être en profiter pour visiter les environs en sautillant ?
Justine Guyot, la maire de Decize à l’origine de cette initiative insolite, raconte même qu’un jour, les urgences de Nevers (à 40 minutes de route) étaient également fermées. Résultat : pas un seul service d’urgences ouvert dans toute la Nièvre ! De quoi donner des sueurs froides aux hypochondriaques du coin.
Des solutions qui volent haut
Face à cette situation catastrophique, les autorités ont eu une idée lumineuse : mettre en place un "pont aérien" médical. Une fois par semaine, huit médecins sont parachutés (façon de parler) depuis Dijon pour venir en renfort à l’hôpital de Nevers. On se croirait presque dans un film d’action, avec des blouses blanches qui sautent d’hélicoptères pour sauver des vies !
L’humour comme remède
Alors, que faire quand on est maire et qu’on se retrouve face à une telle pénurie de soins ? Eh bien, on sort l’arme ultime : l’humour ! C’est ainsi qu’est né cet arrêté municipal interdisant de tomber malade, une façon originale d’attirer l’attention sur un problème bien réel.
L’article 2 de l’arrêté recommande même "une consommation journalière de légumes verts, des bains de soleil modérés et une absence totale de stress". Autant dire que les habitants de la Nièvre vont devoir se transformer en yogis végétariens ultra-zen pour espérer rester en bonne santé !
Conclusion : rire pour ne pas pleurer
Si la situation n’était pas si grave, on pourrait presque en rire. Mais derrière ces arrêtés loufoques se cache un véritable cri d’alarme. Les élus de la Nièvre espèrent ainsi secouer les autorités et trouver enfin des solutions durables pour sortir leur territoire de ce désert médical.
En attendant, si vous passez par la Nièvre, n’oubliez pas votre trousse de premiers secours, votre manuel de médecine pour les nuls, et surtout… restez en bonne santé !